Garjolain est un
cas.
Il nous a été confié par la SPA en novembre, avec son frère Gasilic.
Si Gasilic s’est très rapidement sociabilisé, il n’en est pas allé de même pour Garjolain. Pour lui, les progrès en famille d’accueil ont été très lents, il a fallu de longues semaines, transformées en mois, avant qu’il n’accepte le contact d’une main posée sur lui… et encore, pas toutes les mains, celles de sa FA, qui le nourrissait chaque jour et lui volait, chaque jour, des effleurements, des caresses prudentes… Celles-ci lui mettaient le feu au derrière et, s’il ne pouvait fuir, il n’hésitait pas à se retourner et à mordre ou griffer, à la vitesse de l’éclair.
Il est pourtant arrivé, peu à peu, à se détendre, il s’est mis à discuter, lui si muet jusqu’alors.
Il avait un besoin énorme de contact, toujours dans mes jambes, à s’y frotter, y onduler, tout cela en miaulant et ronronnant. Il réclamait de l’attention, des caresses, même si elles continuaient de le rendre nerveux. Garjolain était partagé, de plus en plus, entre sa peur et son désir de papouilles.
Difficile mais exclusif, tant et si bien qu’il a fini par s’en prendre aux autres chats de la maison, les attaquant, cherchant à les mettre dehors. C’est pourquoi j’ai dû le placer au refuge, en espérant que cela se passerait bien, qu’il progresserait, stimulé par d’autres personnes.
Pour certains chats, cela fonctionne. Pour lui, c’est l’inverse qui s’est produit.
Au lieu de terrorriser les autres matous comme je l’avais craint, c’est lui qui tremble de peur.
Il refuse le contact des bénévoles (y compris le mien) et lève la patte en signe d’avertissement.
Le reste du temps, il est prostré, comme en état de choc.
Il est malheureux au refuge, tous les efforts pour le dérider sont vains, même s’il consent à jouer un peu avec la « plume magique ».
Il lui faut vite sortir de là avant que nous ne le perdions tout à fait. Il lui faut de toute urgence une famille très spéciale, rien que pour lui, avec des qualités hors norme.
Des personnes conscientes qu’il leur faudra beaucoup de temps pour gagner sa confiance.
Pas d’enfant ni d’autre animal à la maison car Garjolain est imprévisible, très nerveux, il n’hésite pas à mordre lorsqu’il a peur ou est surpris.
Une infinie patience, beaucoup d’amour et d’empathie.
Bien sûr, un accès à l’extérieur, afin qu’il puisse s’épanouir et décharger le flot d’énergie qui, à l’heure actuelle, est comprimé dans son cœur battant d’angoisse, se retourne contre lui et va finir par le rendre malade.
Avec son frère Gasilic, au début
Se délectant d'être admis dans mon lit
Apprentissage du jeu
Mais attention, toujours patte leste et un peu brutasse
Garjolain rêveur
Pris par surprise au refuge