LA RUE
Je suis couché près du fossé
Et voilà que je me mets à rêver.
Je fais un rêve doux et sucré
Un rêve où je serais aimé.
Je me vois dans mon foyer
Tous les matins me réveiller
Sous les caresses et les baisers
De maitres très attentionnés.
Une gamelle remplie pour être mangée
Une litière propre sans aucune saleté
Un dodo tout doux et bien lavé
Que c’est bon de se sentir aimé !
Je vois la chatière non fermée
Pour que je puisse sortir et entrer à volonté.
Un grand jardin pour me promener
Sans route qui risquerait de me tuer.
Je rentrerais quand bon me semblerait
Avec des maîtres super inquiets
De ne pas savoir où j’ai dormi
Mais tellement heureux de me savoir en vie
Que tout me sera pardonné comme par magie.
Je continue à rêver prés de ce fossé
Mais la douleur m’a réveillée.
Ce n’était qu’un rêve et non la réalité.
Je n’ai pas de foyer
Pas de maîtres attentionnés
Personne pour m’aimer ou me câliner
Je suis un chat des rues, un chat errant
Je vais où me porte le vent
J’essaie de survivre dans ce monde méchant
Où ma vie ne vaut rien, du moins pas d’argent.
J’aurais aimé vivre la vie dont j’ai rêvé
La vie que je viens de vous raconter
Mais pour moi tout va aujourd’hui s’arrêter
Car je viens de me faire percuter
Et je suis en train de crever prés de ce fossé.
Sans personne pour s’en inquiéter.
Voilà la vie que vous nous offrez
À nous laisser nous reproduire, à errer
Alors SVP STÉRILISEZ
Myriam BLED page Poésie